jeudi 22 décembre 2011

Les valaques de Vlad

Avec Vlad du pal sans pedigree !  

1476 : le terrifiant Vlas Tépès III est remis sur le trône de la Valaquie par Stéfan le Grand, voïvode de Moldavie. Ce dernier a brillamment vaincu les turcs à Vaslui l’année précédente et favorise le retour aux affaires valaques d’un homme qui combattra sans relâche les turcs dès leur entrée sur ses terres. Des terres faisant tampon entre la Moldavie et l’Empire ottoman. Le sultan Mehmet II soutient Radu, le frère de Vlad qui lui a fait allégeance. Une alliance entre les 2 provinces roumaines et la Hongrie de Matthias Corvin donnerait du fil à retordre aux turcs. Dans des circonstances mal connues, la bataille qui oppose Vlad et Radu aboutit à la capture et à la décapitation de Vlad : sa tête est envoyé à Mehmet, soulagé.
L’armée valaque que je suis en train de peindre est une version possible de l’armée de Vlad à cette occasion : des paysans qui lui sont restés fidèle, des boyards moldaves prêtés par Stéfan, des haquebutiers saxons de l’armée hongroise, une compagnie d’arbalétriers italiens venue des comptoirs vénitiens de la mer Noire, des lanciers mercenaires et sa garde à cheval. Je vous garde en réserve, une petite surprise pour plus tard.
L’apparence historique de cette armée largement créée en piochant dans différentes gammes  Seigneur des Anneaux de chez GW et Perry miniatures (Guerre de 100 ans et des 2 roses) est-elle convaincante ? Je ne saurai l’affirmer tant les représentations des armées valaques de l’époque sont rarissimes. Le petit côté fantastique des photos avec des pals et des tombes ou les éclairages particuliers donnent une apparence plus « impressionniste » que réaliste…Les balades au fin fond des Carpates en cette fin de moyen-âge avec le terrible Vlad aux aguets, ne devaient pas remplir les cars de l'époque !   
En tout cas, je me suis finalement bien amusé à convertir, sculpter (si on peut dire…) et peindre cette armée pour un maximum de variété et d’originalité.  Place aux photos, maintenant: 

Les arcasi : 2 unités de10 paysans libres armés d’arc.
 Figurines  issues des gammes Seigneur des Anneaux. Des habits blancs ou teintes naturelles, des chapeaux pointus (turlututu !), des gilets en fourrures, des manteaux, des barbes et des cheveux noirs. Certains détails sont douteux : les carquois et les armes. 







Les boïeri ou boyards : la petite noblesse. Une unité (obligatoire) de 20démontés.  
Figurines de la gamme Seigneur des Anneaux. La troupe la plus soumise à interprétation tant les représentations sont rares. Vlad s’en méfiait comme de la peste ; d’ailleurs, ce serait des boyards valaques qui l’auraient assassiné. La forme des boucliers, les motifs inspirés du livre de Ian Heath, quelques laçages et galonnages primitifs, les coiffures emplumées essaient de donner un style balkanique. Vu les circonstances de son soutien par Stéfan, je leur ai donné une touche  moldave c'est-à-dire des influences russes (l’Ukraine est alors frontalière de la Moldavie) à travers les pantalons bouffants et quelques fourrures. 






A très bientôt pour la suite: Plaïesi, haquebutiers saxons notamment...  


vendredi 21 octobre 2011

Aétius fonce sur Ravenne

La suite de la série commencée par la présentation des forces du Comte Boniface se poursuit avec la présentation de l'armée d'Aétius alors maître des Gaules. Celui-ci a largement fait appel à des mercenaires huns. Il est vrai qu'ayant passé une bonne partie de sa jeunesse en tant qu'otage à la cour du roi des Huns Ruas, il dispose encore d'un réseau d'amis et de relations lui facilitant la chose.

 Aétius fonce sur Ravenne...prêt à en découdre avec le "fidèle" Boniface, seul rempart entre lui et l'empereur Valentinien, un jeune enfant très influençable....

Le contingent de redoutables archers à cheval huns...
 ...précède les nobles mieux protégés
 Ci-dessous, un comitatus constitué de bucellarii Alains: la garde d'Aétius. Les Alains sont connus pour leurs contingents de cavaliers très lourdement armurés. On ne connait pas la généalogie exacte entre les sarmates et les alains, mais ils sont proches, au moins ethniquement et géographiquement jusqu'au IVème siècle (mer Noire).
 L'infanterie est constituée d'un certain nombre de contingents barbares d'origine germanique: les joyeux warbands de nos tables de jeux...à la tactique raffinée dite "du rentre dans le lard"...

 Comme toujours un écran de tirailleurs précède la troupe. L'arbalète est attestée aux IV et Vème siècles parmi les milices des latifondaires romains (les grands propriétaires terriens) de l'époque. Tout au moins pour une utilisation à la chasse...et le romain d'en face peut encore être assimilé à un gros gibier !
Les figurines sont essentiellement des Foundry avec quelques Old Glory pour garnir les rangs arrières des warbands. Taille 28 mm et peinture à l'huile.
Ces photos proviennent d'une série dont quelques unes ont été publiées dans un Vae Victis d'il y a quelques années pour illustrer un article sur la fin de l'Empire romain d'occident en duo avec mon collègue Pascal.

dimanche 25 septembre 2011

Irlandais en Ecosse et pas pour le tournoi des 6 nations !

Allez un petit coup de ces mercenaires irlandais qui constituaient la colonne vertébrale des forces du marquis de Montrose en Ecosse. J'ai déjà eu l'occasion de parler de ces fiers combattants au fighting spirit légendaire et qui permirent à James Graham, le fameux marquis, de remporter une impressionnante série de victoires sur les écossais covenantaires alliés du parlement anglais.
La brigade irlandaise ci-dessous est constituée de figurines Eureka; jolies figurines qui sont bien gravées et faciles à peindre à l'exception du visage, vraiment très (trop?) fin. Les drapeaux sont peints à main levée pour un rendu plus contrasté.


Ayant mis la main sur des chevaux, Montrose s'empressa d'en faire équiper la compagnie du capitaine Mortimer. Elle jouera le rôle d'infanterie montée dévolue aux dragons de l'époque. Peu de choses étant connues sur l'apparence de ces dragons, j'ai appliqué un schéma de couleurs logique à base de vert, marron et gris, le même que pour les mousquetaires et les piquiers du dessus.

dimanche 4 septembre 2011

Les Homards en crapaudine

Allez tout cet été, ce fut la tête dans le mousquet et les doigts sous la lame du tomahawk...ces clients exigeants qui veulent que ce soit fini...avant d'avoir commencé !

Au menu ce soir: du homard aux distinctives jaunes et vertes, bien planqués dans leur petit fortin...

Les français et leurs alliés indiens vont leur refaire le coup de Fort Necessity....bien fait !

Le fortin est de chez Huildecoud Production, les figurines de chez Conquest Miniatures, et la peinture à l'huile de diverses marques: Windsor et Newton, Lefranc et Bourgeois ( comme quoi, il est possible d'être franc et bourgeois!),  Fragonard (avec un G, pas un C!)...







A bientôt, pour de nouvelles aventures picturales.

Des guerriers de la confédération des Mohawks

Je continue la publication de mes travaux d'été.
Quelques Mohawks pour Mousquet et Tomahawk.






Voilà çà va chauffer du côté du Lac Ontario...
Figurines 28 mm de  Conquest Miniatures et peinture  à l'huile, comme d'hab, quoi.

...et vogue le canoë

Le rafouné, un petit affluent du Saint-Laurent sur lequel des rangers et des indiens observent les mouvements des français à bord de leur canoë. La navigation fluviatile est le moyen de locomotion idéal pour se déplacer dans cette vaste contrée, sans infrastructure routière ou presque, qu'est le canada de l'époque.





Les figurines sont des Conquest miniatures que j'ai peintes pour un collègue de mon club...lequel en fera un usage dévastateur (le connaissant comme je le connais !). La qualité de gravure et les poses sont comme toujours pour cette marque d'un réalisme saisissant.

dimanche 28 août 2011

Boniface face à Aétius

Aétius s'enfonce en Italie prêt à soumettre le faible Empereur Valentinien. Il a rappelé le comte d'Afrique dénommé Boniface.Ce dernier est supposé loyal à l'Empereur. Valentinien lui confie les rares troupes stationnées en Italie avec mission d'empêcher le Magister Militiae de parvenir jusqu'à Ravenne, capitale de l'Empire d'occident depuis bien longtemps. Ravenne entourée de marais est plus facile à défendre que Rome.

Boniface dispose de deux auxilia: les iovï gallicani et les mauri osismiaci (en dessous) que l'on peut reconnaître à leur bouclier spécifique.



Des unités de lètes sont présentes...portant fièrement des symboles chrétiens ou païens.  Les lètes sont des esclaves qui seront affranchis s'ils servent bien Rome.


Une unité de cavalerie va tenter de s'opposer à la redoutable cavalerie hunnique d'Aétius: on ne donne pas cher de sa peau !

Des contingents de barbares sont également présents avec leurs propres armes et leurs chefs: foederatii ayant juré fidélité à Rome, occupant légalement le territoire romain et prêts à le défendre en cas d'invasion de la part d'autres barbares ou contre un rival de l'Empereur, ce qui fut le cas à la bataille de Ravenne en 432 après JC.
 

Les figurines sont des 28 mm Foundry, avec quelques Gripping Beast. La plupart des décors sont fait maison.

Prochainement sur ce blog...l'armée d'Aétius...mais aussi le résultat de mes devoirs de vacances: la rentrée approche, c'est le moment de préparer la reprise: du mousquet et tomahawk, un peu de guerre civile écossaise, les régiments étrangers de la division Curial à Leipzig et plein d'autres choses dont mes deux prochaines armées (suspense).

mardi 2 août 2011

La peinture à l'huile...c'est pas difficile

Il m'a souvent été demandé comment on peut peindre du 28 mm à l'huile. En général, la peinture à l'huile est réservée aux figurines de plus grande taille. Certes, à cette échelle, on ne peut pleinement utiliser toutes les techniques classiques, mais il est possible de se faire plaisir avec quelques jolis fondus qui donnent toujours des effets spectaculaires sur les tissus ou pour la peau. La figurine que j'ai choisi est intéressante pour ce dernier aspect: Magua (vous savez, dans le dernier des Mohicans) une figurine de chez Conquest Miniatures de la gamme "500 nations". 
Je vais vous détailler la peinture de cette figurine en 7 phases qui peuvent être effectuées au cours d'une même séance. A ce propos, une des spécificités de la peinture à l'huile étant son temps de séchage de 2 à 3 jours, on ne peut peindre en continu, mais par étapes successives. D'ailleurs, en peinture à l'huile comme en construction automobile, on travaille à la chaîne...mais il vaut mieux être adroit qu'à Détroit !

Phase 1: une sous couche blanche à l'acrylique, puis un lavis noir à l'huile pour boucher les trous et éviter que l'on ne voit des portions de métal. Toutes les qualités de la figurine apparaissent immédiatement: précision de gravure, justesse des proportions et dynamisme de la pose.

Phase 2: La couche d'apprêt. A poser avec suffisamment de précision pour éviter de perdre du temps à la reprise. Attention, à bien étaler la couche de peinture: ici, la couche d'apprêt fait quelques stries qui apparaissent sur la peau...l'éclairage rasant est révélateur de ce léger défaut.
 Vue de l'arrière.

Phase 3: Un lavis en brun rougeâtre. Tout simplement, de la peinture très diluée avec de la thérébentine que l'on applique avec un gros pinceau et qui va se ficher dans les creux. On pourrait s'en dispenser, mais je trouve que cette technique facilite et accélère la couche finale, celle qui consiste à fondre les teintes et donner le relief. Elle contribue également à augmenter le contraste général de la figurine par un léger effet de transparence.

Phase 4: Le traitement de la peau est  un peu particulier compte tenu du fait qu'il s'agit d'un amérindien au teint un peu halé. Un brossage de la teinte de base éclaircie (au jaune de Naples ici) avec un pinceau brosse à la largeur bien adaptée; puis on dessine au pinceau fin dans les creux avec la teinte de base  foncée (terre de sienne foncée à laquelle j'ai ajouté du rouge foncé).  Une ou 2 heures après on fondra ces 2 teintes en passant un pinceau suffisamment souple à la jonction des parties éclaircies (convexes) et sombres (concaves). Main légère exigée.  Contrairement à ce que l'on fait dans les échelles supérieures, on ne travaille pas en tapotant sur les surfaces à fondre, mais en faisant glisser le pinceau dans le sens de la plus grande longueur. Pratiquer après une ou 2 heures de séchage est un bon compromis, mais on peut travailler dans le frais (sans temps de séchage) ou "dans le semi dur" après 3 ou 4 heures...mais il faudra un pinceau un peu plus dur ou insister d'avantage, ce qui nécessité du doigté. Avec l'huile plusieurs techniques sont possibles, ce qui n'est pas le cas à l' acrylique (et toc).

Phase 5: Un dernier passage sur la peau pour donner encore plus de relief avec la teinte de base encore plus éclaircie. Pas de fondu ici (c'est du 28 mm, pas du 90 mm !), simplement une touche sur l'arête du nez, le haut des paumettes, le sommet des épaules et le dessus des doigts. Les dessins sur les jambières hautes en tissus (appelé mitasses) illustre une technique que j'utilise très souvent pour donner du relief: dessiner le contour et après séchage, remplir les creux en prenant soin de laisser un liseré noir entre l'extérieur et l'intérieur. Certes, c'est délicat, mais cela donne plus de profondeur, ce qui est important à cette échelle.  Un mot sur les yeux: 2 petits points blanc dans la cavité oculaire peinte préalablement en noir (quand c'est sec évidemment). Précision chirurgicale impérative, mais rendu supérieur à la technique du point noir sur fond blanc qui donne toujours un rendu style "yeux de gobi", comme on dit du côté de Marseille.


Phase 6: On entre dans les phases de finition...des petits points, des traits de partout  pour rappeler l'art de la décoration en Amérique. Des tatouages, très en vogue aussi chez les amérindiens. Les bagues du mousquet visualisent une technique que je pratique pour les métaux, mais qui n'a rien de spécifique puisque je passe une teinte métal acrylique, suivie d'un lavis noir pour  le fer ou terre de sienne brûlée pour  le laiton ou l'or. La touche finale est constituée par un brossage à sec avec la teinte idoine (argent ou vieil or) sur les arêtes.
 Vue de l'arrière, on distingue mieux le rythme des motifs du pagne et du bord des mitasses.


Phase 7: Des p'tits points, des p'tits points, toujours des p'tits points...une véritable épidémie de rougeole (comme celle qui décima beaucoup de ces fiers guerriers): sur l'étui du poignard, sur les tatouages, sur le medecine's bag. Le tout au pinceau ultra fin et sans trembler...et quand on rate, on efface et on recommence et pour le coup l'huile et son séchage lent, c'est l'assurance de travailler sans précipitation avec un p'tit coup de thérébentine jusqu'à plusieurs heures après. Le rouge du tatouage du front a été réalisé en une fois dans le frais: la couche d'apprêt (écarlate), éclaircissage avec de l'orange et fonçage avec du brun pour souligner le relief (des lignes parallèles que l'on fond avec un pinceau essuyé après chaque opération).
 A ce stade là, si vous voulez d'avantage taquiner le goujon (c'est plus correct que de parler du fondement des mouches), quelques coups de pinceaux trempés dans le noir pour souligner les sangles, les jonctions tissus accessoires, rectifier un dépassement de limite, un trait tremblé (si, si çà arrive à tout le monde, moi le premier...!). Mais là, çà prend beaucoup de temps...pour une pièce comme cela, il m'aura fallu 2 heures, plus demi heure pour le soclage.

La photo en situation: Et voilà le travail...Magua vous lance un défi devant un rocher sacré

Et bonne peinture à l'huile....maintenant que vous savez tout ou presque tout.